lundi 30 juillet 2012

Grèce : faillite ordonnée!,



L'économiste grec, Costas Lapavitsas, conseiller du parti grec d'opposition à la Troïka Syriza et professeur à l'Université de Londres, a confié à une assemblée d'Argentins, le 18 juillet, qu'il avait lui-même et ses collaborateurs étudié, de manière attentive, la restructuration de la dette argentine, en 2005, comme «point de référence», en raison des similarités entre la crise de la dette ayant frappé l'Argentine, en 2001, et la Grèce, aujourd'hui.
Lapavistas était invité comme orateur lors d'un séminaire organisé par la Banco de la Nacion, propriété de l'Etat argentin, intitulé «Crise internationale : son évolution en Europe et son impact potentiel en Amérique latine». Il a également affirmé que la Grèce allait être en cessation de paiement d'ici 6 à 12 mois et qu'elle quitterait l'euro, ce qui mettrait fin à l'existence de cette monnaie.

Décrivant les horreurs subies par les Grecs au cours de cette crise, il a ajouté que ce dont l'Europe a besoin aujourd'hui est un Plan Marshall. Il a comparé les swaps sur la dette imposés à la Grèce en février dernier au «mega-swap» de 40 milliards de dollars imposé à l'Argentine, en 2001, à un taux usuraire, par le ministre des Finances de l'époque, Domingo Cavallo, et son homme de main, le secrétaire-adjoint au Trésor et dirigeant du Crédit Suisse, David Mulford. Cet accord scandaleux avait lourdement aggravé la crise économique dans le pays tout en permettant aux prédateurs de la finance de s'en mettre plein les poches.

La «débâcle» provoquée par le FMI en Argentine au cours de cette période est comme la crise grecque aujourd'hui, a précisé Lapavistas, rapportant qu'en 2010 les dirigeants grecs avaient prétendu que la potion magique composée de renflouements et d'ajustements structurels préparés par le FMI était nécessaire pour éviter que la Grèce ne tombe dans le même piège que l'Argentine, en 2001. «Mais nous avions affirmé exactement le contraire», s'est-il exclamé. «Si nous acceptons ceci, nous allons devenir comme l'Argentine». Le cas grec, a-t-il expliqué, ressemble bien plus au méga-swap de Cavallo, en 2001, qu'à la restructuration de la dette entreprise, par le Président Nestor Kirchner, en 2005. La crise grecque n'a pas du tout été résolue.

Lapavitsas a déclaré à l'agence de presse nationale argentine Telam qu'une fois la Grèce sortie de l'euro, elle aura la possibilité de mettre en place «des politiques anti-libérales pour sortir le pays de cette situation peu enviable», et que parmi ces politiques il y aurait la nationalisation de certaines banques, des contrôles sur les changes, et certains contrôles sur le taux de change. Il s'agit-là de «quelques une des politiques adoptées par l'Argentine et l'Amérique latine au cours des dernières années», a-t-il fait remarquer.

Le chef de l'opposition grecque Alexis Tsipras, également chef du Parti Syriza, a appelé le gouvernement grec au début de cette semaine à mettre fin aux discussions avec la Troïka, composée de la Commission européenne, la BCE et le FMI. Il a prévenu que la Grèce se dirigeait vers une «procédure de mise en faillite imminente», ajoutant que le programme de la «Troïka a été un échec». Il a déclaré que le mémorandum de 72 points annoncé avant l'élection mènera le pays vers «l'effondrement social, à l'automne», et que ceux qui ne le réalisent pas «sont, simplement; incompétents ou dangereux».

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