vendredi 27 avril 2012

Présidentielle : Les deux candidats face à l'évasion fiscale


Élection présidentielle 2012
Évasion fiscale et régulation des multinationales
Les paroles et les actes de Nicolas Sarkozy et François Hollande 
passés au crible

Nicolas Sarkozy et François Hollande ne peuvent ignorer qu’une majorité de Français font de la lutte contres les pratiques d’évasion fiscale un enjeu important (69 % selon un sondage réalisé il y a six mois par le CCFD-Terre Solidaire). Par ailleurs, les deux candidats, confrontés à des marges budgétaires très faibles, devraient tout mettre en œuvre pour empêcher que chaque année 20 milliards d’euros de fraude fiscale internationale échappent au budget de l’État français.

Première ONG française de développement, le CCFD-Terre Solidaire, engagé sur ces questions depuis des années, a demandé aux deux candidats de s’engager sur des propositions concrètes. François Hollande a adressé sa réponse. Nicolas Sarkozy n’a pas répondu malgré les promesses de son équipe. Le CCFD-Terre Solidaire a passé au crible les réponses et les prises de positions publiques des deux candidats.

Nicolas Sarkozy : des paroles plus que des actes

De la part du président sortant, on note des paroles fortes sur les paradis fiscaux.

Pendant la matinale de France Inter du 17 avril 2012, Nicolas Sarkozy a déclaré : « L’affaire des paradis fiscaux est une affaire extrêmement difficile à expliquer. Les paradis fiscaux, il en existait 75, il en reste 6. Le travail qui a été fait est immense ». En réalité, la liste française des paradis fiscaux actualisée au début du mois d’avril 2012 compte maintenant 8 et non pas 6 territoires opaques, véritables confettis de la finance offshore. De plus, il faut savoir que la réduction de la liste, que met en avant Nicolas Sarkozy, est le résultat d’accords signés par la France avec des pays, comme Panama, pourtant pointés du doigt pour leur opacité, lors du dernier sommet du G20, à Cannes, dont il assurait la présidence.  

De même, le 6 mars, Nicolas Sarkozy a déclaré sur France 2 : « Nous allons créer un impôt sur les bénéfices minimum pour les grands groupes en France. Parce que j’ai découvert quelque chose qui n’est pas normal. C’est que ces grands groupes maximisent les avantages fiscaux. Et une partie d’entre eux ne payent pas du tout d’impôt sur les bénéfices ». Cette proposition esquissée par le président sortant, en réaction à la publication des bénéfices des entreprises du CAC40, est intéressante quoique tardive. Mais elle ne résout pas le problème de la justice fiscale. L’enjeu est en effet d’obtenir que les multinationales paient des impôts là où elles font des profits, en France comme dans les pays du Sud.

François Hollande : un engagement incomplet

Répondant au CCFD-Terre Solidaire, François Hollande a apporté son soutien à la mesure cruciale de transparence comptable pays par pays des entreprises, mais il ne s’engage pas sur les modalités d’application de cette exigence pour toutes les entreprises qui bénéficient de marchés ou d’aides publics de l’État français.

Par ailleurs, dans son programme, François Hollande écrit : « J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux ». Or il existe déjà un dispositif qui oblige les banques à faire état de leur présence dans les paradis fiscaux. Et sans préciser de quels paradis fiscaux il s’agit, la mesure perd toute sa nouveauté. Interrogé par le CCFD-Terre Solidaire, il a par la suite souligné la nécessité de revoir les contours des listes de paradis fiscaux. Mais il est resté silencieux sur ce sujet lors de la publication, en pleine campagne électorale, de la liste française 2012 des paradis fiscaux. Serait-ce parce que les députés socialistes ont voté les nouveaux accords avec des territoires opaques, tels que Panama, participant ainsi à vider cette liste ?

Enfin si François Hollande affirme partager la nécessité d’une responsabilisation des multinationales, il ne propose pas de mesures concrètes pour rendre juridiquement contraignant le devoir de la société-mère de prévenir et réparer les dommages ou les violations provoquées par leurs filiales à l’étranger.


L’analyse du CCFD-Terre Solidaire :
Les deux candidats se sont beaucoup exprimés sur la régulation de la finance et des acteurs économiques, mais les règles qu’ils proposent ne permettront pas un encadrement assez efficace des entreprises multinationales et des banques qui restent les principaux acteurs de l’évasion fiscale et du dumping social.

Le Pacte pour une Terre solidaire propose huit mesures phares peu couteuses pour répondre aux enjeux du développement des pays du Sud et contribuer à résoudre la crise économique et financière : http://ccfd-terresolidaire.org/pacteterresolidaire/

Des dizaines de milliers de citoyens ont déjà relayé sur Internet et lors d’événements publics les propositions du CCFD-Terre Solidaire pour un monde plus juste. La mobilisation continue sur http://ccfd-terresolidaire.org/pacteterresolidaire/ et en direction des candidats aux élections législatives.

jeudi 26 avril 2012

Ces multinationales… malades de la drogue pour doper leurs cours de bourse


Aujourd’hui, les contacts que nous avons avec des responsables du milieu bancaire traduisent un immense scepticisme. Aucun d’eux n’est prêt à parier un cent sur une reprise de l’économie mondiale. De leur point de vue : « C’est le calme avant la tempête ». D’aucuns veulent croire encore à une élection du candidat-sortant, mais ils reconnaissent que cela ne permettra que de gagner un peu de temps. En outre, une telle élection éventuelle assurerait très probablement une écrasante majorité rose-rouge aux législatives, rendant le pays ingouvernable… ce qui ferait le bonheur des spéculateurs. Bref, quelle que soit l’issue de ces résultats électoraux, ils n’y voient pas d’espoir.
L’Italie n’est actuellement pas le seul pays européen à voir les détenteurs de lingots d’or partir vers les banques suisses. En fait, ce malaise n’est que la conséquence d’une maladie qui pourrit notre système financier, si respectueux de ces valeurs que les politiciens aiment sempiternellement évoquer dans la récitation de leurs discours de campagne électorale. Nos économies, et surtout les entreprises les plus florissantes du CAC40, sont depuis un bon bout de temps, devenues en partie trop dépendantes de la drogue et de ses revenus.
Mais pourquoi donc de nombreuses entreprises de pays très respectables, donneurs de leçons sur les droits de l’homme, possèdent-elles des filiales dans de grands centres offshores où l’argent de la drogue y est déposé pour être blanchi dans le circuit mondialisé de la finance internationale ? Et encore, chacun sait qu’il y a plus que la drogue : il y a tous les trafics inimaginables dans un monde sans repères : trafic d’organes humains, d’enfants, d’esclaves, etc. Tout cela existe et les prétendues élites préfèrent ne jamais aborder le sujet. Il est vrai que les mallettes pleines de billets d’origine douteuse, circulent souvent lors des campagnes politiques. Et… l’argent n’a pas d’odeur !

Politiques et Industriels sont de connivence

cac40.jpgSi la grande majorité des grandes entreprises peuvent posséder des filiales dans les pays où fonctionnent à plein rendement les grandes lessiveuses de l’argent de la drogue, c’est grâce à la bienveillance des règles du jeu établies par le système politique. Preuve supplémentaire, s’il en était besoin, que le monde politique n’est que le paravent d’un pouvoir de l’ombre qui dicte les règles.
On compte pratiquement 1 500 filiales offshore, réparties sur une trentaine de territoires : des Bermudes à la Suisse en passant par Malte et Panama et… le Royaume-Uni. « Toutes les entreprises françaises du CAC 40 sont présentes dans les pays offrant des services financiers de type paradis fiscaux ». C’est ce qu’a révélé une enquête exclusive de la revue Alternatives Economiques, un des rares médias économiques à lever le voile sur l’indécence du capitalisme financier. www.alternatives-economiques.fr
Extraits… Les banques françaises sont bien placées d’après l’étude menée par Alternatives Economiques.
« Le secteur financier se révèle être le plus engagé dans les paradis fiscaux. BNP Paribas, le Crédit agricole et la Société générale disposent de 361 entités offshore. Si l’on y ajoute les Banques populaires, Dexia et la Banque postale (présente au Luxembourg), on atteint un total de 467 entreprises. Ce qui représente, en moyenne, 16 % des entreprises de ces six groupes.
Les banques françaises s’installent dans les centres financiers offshore pour faire fructifier discrètement et au moindre coût fiscal le patrimoine des personnes aisées, gérer les salaires des cadres à haut revenu en dehors du regard du fisc, accompagner les stratégies internationales des multinationales qui pratiquent « l’optimisation fiscale ».
Mais notre enquête montre aussi que toutes les banques françaises ne font pas appel aux paradis fiscaux avec la même ampleur. BNP Paribas est, de loin, le plus mauvais élève du secteur et du CAC 40. Pourquoi cette banque a-t-elle besoin d’une présence plus de trois fois plus importante que laSociété générale dans ces territoires douteux ?
En dépit de contacts téléphoniques répétés, il ne nous a pas été possible d’obtenir de justifications. Une banque du secteur mutualiste comme les Banques populaires ne se distingue pas des autres : elle est même présente dans les îles Caïmans, à Malte et à Panama, dont la réputation est plus que sulfureuse.
Au-delà du secteur bancaire, notre enquête révèle que toutes les multinationales françaises sont implantées dans les paradis fiscaux. Les plus mauvais élèves étant (en valeur absolu comme en pourcentage) LVMH, Schneider, PPR, France Télécom, Danone, Pernod et Capgemini. Les entreprises françaises suivent la voie de leurs concurrentes : à partir des données de la Cnuced, on peut montrer qu’un tiers du stock d’investissements à l’étranger des multinationales se situe dans les paradis fiscaux.
Sept territoires offshore concentrent à eux seuls 90 % de la présence française : le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suisse, le Luxembourg, Singapour, l’Irlande et Hongkong. La City de Londres confirme sa première place en la matière. Certes, toutes les entreprises françaises, y compris les banques, qui sont présentes à Londres ne le sont pas uniquement pour bénéficier des activités parasites de la finance britannique.
Mais le fait d’avoir 13 filiales pour EADS, 21 pour Peugeot (8 seulement pour Renault) ou encore 43 pour Schneider ne s’explique pas uniquement par la nécessité d’être présent sur le marché britannique. Créer une société écran à la City coûte aujourd’hui environ 250 euros. C’est aussi ce genre de services que viennent y chercher les multinationales de tous les pays pour y minimiser leurs impôts, gérer une partie des revenus de leurs dirigeants, etc.

LES ENTREPRISES FRANÇAISES DANS LES PARADIS FISCAUX

Le premier chiffre indique le Nombre de filiales dans les paradis fiscaux Le second chiffre indique leur pourcentage par rapport au nombre total de sociétés dans le groupe
 BNP Paribas : 189… 23    LVMH : 140… 24     Schneider : 131… 22     Crédit agricole : 115… 19
PPR : 97…17     Banque populaire : 90… 9     France Telecom : 63… 24     Société générale : 57… 17
Lagardère : 55… 11      Danone : 47… 23     EADS : 46… 19     Peugeot : 39… 11    Carrefour : 32… 6
Pernod : 32… 24     Capgemini : 31… 24     Unibail : 31… 20     Axa : 28… 22      Michelin : 27… 18
Air liquide : 22… 8     Essilor : 22… 10     L’Oréal : 22… 9      Bouygues : 18… 18      Sanofi Aventis : 18… 14     Renault : 16… 11      Dexia : 15… 33      Accor : 11… 11      Lafarge : 11… 12      Saint-Gobain : 11… 14     GDF Suez : 9… 13      EDF : 8… 12     Veolia : 8… 7      Alstom : 6… 15      Alcaltel Lucent : 5… 14      Vallourec : 5… 8      Suez environnement : 4… 10      Vivendi 4


Alors ? Tout est-il sans espoir ?

Peut-on raisonnablement attendre une réforme, un mieux, quand l’ensemble du corps décisionnel de l’industrie, de la finance et de la politique est allé aussi loin dans l’abject ? D’aucuns pensent qu’une réforme monétaire arrangera les choses. La réalité est que nos artistes de la Haute finance ne sont pas prêts pour cela. En outre, une telle réforme (qui devrait bien avoir lieu lors de la prochaine présidence américaine) ne se dicterait qu’aux conditions des serviteurs de Mammon et ne serait certainement pas dans l’intérêt du bien commun.
Il ne faut pas pour autant sombrer dans le pessimisme le plus noir : hier comme aujourd’hui, les maçons de la Babel mondialiste ne parviendront pas à dénouer les nœuds qui bloquent l’émergence de leur Nouvel ordre mondial antichristique. Ils courent derrière le temps qui ne leur appartient pas.
En guise de conclusion, citons la sainte Ecriture : “On ne se moque pas impunément de Dieu, de ses commandements et des avertissements de sa parole”. “Parce que la sentence contre les mauvaises œuvres ne s’exécute pas immédiatement, le méchant croit n’avoir rien à craindre, mais il se trompe”.
“Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi”. (Gal VI, 7) “Le méchant ne restera pas impuni”. (Prov. XI, 21)

Source: Liesi

vendredi 20 avril 2012

L’Argentine prouve qu’il y a une vie après la « mondialisation inévitable »



Le vent de l'Histoire tourne : L'Argentine prouve qu'il y a une vie après la "mondialisation inévitable" et que l'avenir n'est pas dans la destruction des États.
Le gouvernement argentin vient de décider, ce 16 avril 2012, d’exproprier le groupe espagnol Repsol de sa participation dans la compagnie pétrolière argentine YPF, qui est donc renationalisée.
Cette nouvelle décision fait grimper aux rideaux le gouvernement de Madrid qui y dénonce une attaque contre les « intérêts espagnols ». Mais elle s’inscrit en réalité dans une politique de longue haleine, mise en œuvre depuis dix ans par le président de la République Nestor Kirchner puis par sa femme qui lui a succédé à ce poste.
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L’actuelle présidente argentine Cristina Kirchner
Cette politique « néo-péroniste » est approuvée par une très grande majorité du peuple argentin : elle consiste à rendre à la République argentine sa souveraineté et son indépendance nationales, et sa capacité à assurer la justice sociale entre ses habitants. Ses succès sont remarquables.

RAPPEL DE L’HISTOIRE RÉCENTE DE L’ARGENTINE

Tout au long des années 90, l’Argentine avait appliqué, sous la présidence de Carlos Menem et à la demande du FMI, une politique ultra-libérale de privatisation à outrance de toute son économie.
Cette politique fut assez comparable à celle dont sont actuellement affligés la France et les pays de l’Union européenne, sous les exigences du même FMI et de la Commission européenne. Dans l’Argentine des années 1990, comme dans la France des années 2000-2010, les médias et les politiciens ne cessaient d’expliquer au peuple argentin qu’il était nul, et que son salut collectif ne viendrait que des « réformes indispensables » consistant à vendre à des groupes privés étrangers tout ce qui appartenait au peuple argentin.
Cette ultra-libéralisation de l’économie argentine a certes provoqué l’enrichissement d’une partie de la population pendant quelques années, et surtout une débauche de consommation.
Mais elle a aussi et surtout entraîné une autre partie de la population dans la pauvreté (environ 20% de chômeurs officiels vers 1998) , avant de provoquer une hyper-inflation et une crise économique et financière de très grande ampleur à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
La crise économique et financière culmina en 2001 et conduisit à des décisions historiques : le 6 janvier 2002, le nouveau gouvernement du président Eduardo Duhalde procédait à un gel total des avoirs bancaires et à une dévaluation officielle du peso de 28 % par rapport au dollar. La monnaie argentine continua à baisser très rapidement ensuite, jusqu’à perdre près de 50% face au dollar.
Après avoir mis en place un plan économique très volontariste, le président Duhalde convoqua des élections présidentielles anticipées en avril 2003. Ce fut le candidat péroniste de centre gauche Nestor Kirchner qui fut élu, sur un programme de restauration de l’État et de la souveraineté nationale argentine sur son économie.
Nestor Kirchner a été président de la République argentine de 2003 à 2007. Son bilan est historique :
a) envoyant balader les banquiers, il a « renégocié » la dette du pays en 2005 d’une façon expéditive : il a purement et simplement refusé le remboursement de trois quarts des 100 milliards de dollars de dette extérieure !
b) faisant un bras d’honneur au dogme de l’ultra-libéralisme et de la prétendue « mondialisation inévitable », il a :
- gelé les tarifs de l’énergie et des transports,
- taxé très fortement les importations,
- relancé l’activité économique (+ 50 % en cinq ans !) en la soutenant de façon keynésienne par les dépenses publiques,
- provoqué une forte hausse des salaires,
- et engagé un programme tenace de réappropriation par le peuple argentin des grands services publics du pays qui avaient été bradés à des intérêts privés américains ou européens à la demande du FMI :
- novembre 2003 : Renationalisation de la Poste argentine, qui avait été privatisée en 1997.
- janvier 2004 : Renationalisation de la concession de l’espace radioélectrique national, qui avait été attribué au groupe français Thales Spectrum, filiale de Thales (ex-Thomson) en 1997.
- mars 2006 : Renationalisation de la distribution de l’eau potable qui avait été attribuée au groupe français Suez en 1993.
- mars 2007 : Renationalisation du Chantier naval Darsena Norte, privatisé en 1999. Les employés reçoivent 10% des actions, le reste étant contrôlé par l’Etat.
C’est sa propre épouse, Cristina Kirchner qui lui a succédé au poste de présidente de la République le 10 décembre 2007. Réélue il y a quelques mois, en octobre 2011, elle a continué l’impressionnante œuvre libératrice de son mari :
- novembre 2008 : Renationalisation du système de retraites, qui avaient été privatisées en 1994.
- décembre 2008 : Renationalisation des compagnies aériennes Aerolineas Argentinas et Austral, privatisées et acquises en 1990 par la compagnie espagnole Iberia, puis en 2001 par le groupe espagnol Marsans.
- et enfin, ce 16 avril 2012 : Renationalisation majoritaire (à 51%) de la compagnie pétrolière YPF, qui avait été privatisée et cédée à l’Espagnol Repsol en 1992.
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Le président argentin Nestor Kirchner (aujourd’hui décédé) avec le président bolivien Evo Morales (à gauche) et le président vénézuélien Hugo Chavez (à droite)
CONCLUSION
Tout comme les cas islandais ou vénézuélien, la politique économique, financière, sociale et industrielle menée en Argentine depuis 10 ans est soigneusement censurée dans nos médias asservis à l’oligarchie financière et industrielle euro-atlantiste.
Cette censure s’explique : tout ce qu’a décidé le gouvernement de Buenos Aires, avec le soutien massif de sa population, prouve que les dogmes de l’ultra-libéralisme et de la « mondialisation inévitable » sont des mensonges et des politiques insanes, sur lesquelles un peuple peut – et doit – parfaitement revenir.
Après avoir failli être détruite par les tenants de la privatisation de la planète au profit d’une infime minorité, l’Argentine est la preuve vivante que l’avenir n’est pas dans la destruction des États, mais dans leur résurrection.
Je me permets au passage de voir, dans la politique de renaissance argentine, des points de ressemblance frappants avec le programme de renationalisation des services publics essentiels que j’avais présenté le 3 décembre dernier.
Ce n’est pas parce qu’une censure médiatique absolue m’a empêché de soumettre ce programme présidentiel libérateur au vote des Français qu’il a perdu de son intérêt et de sa pertinence. Bien au contraire, l’exemple argentin montre qu’il est plus actuel que jamais et que l’histoire finira, tôt ou tard, par lui donner raison.

Agoravox

mercredi 18 avril 2012

Le Japon enregistre son pire défit commercial durant l'année fiscale 2011



Le déficit commercial du Japon pour l'année fiscale 2011, qui s'est achevée en mars, s'élève à 4 410 milliards de yens (54,18 milliards de dollars), ce qui constitue le pire chiffre jamais enregistré dans le pays, a indiqué jeudi le ministère japonais des Finances.

Un rapport préliminaire sur le commerce publié par le ministère a montré que le Japon avait accusé un déficit commercial de 82,6 milliards de yens pour le seul mois de mars, le pays étant obligé de continuer à importer du pétrole et du gaz pour lutter contre une pénurie d'électricité.

Le déficit commercial record de l'année 2011 a été attribué à divers facteurs tels que la catastrophe du 11 mars, les inondations massives en Thaïlande et l'appréciation du yen durant l'année écoulée.

Petit manuel de survie en cas d'éclatement de la zone euro


Certains épargnants commencent déjà à anticiper un éclatement de la zone euro. Si les Français sont encore calmes, les Grecs, les Irlandais, les Espagnols ou les Portugais fuient déjà vers l'Allemagne ou le Luxembourg. Voici comment ne pas perdre au change...

Les épargnants européens commencent sérieusement à anticiper l’éclatement de la zone euro. Enfin, plus précisément ceux qui auraient beaucoup à perdre : les Grecs, les Portugais, les Espagnols et les Italiens.

On sait depuis longtemps que les Grecs diminuent progressivement leurs avoirs en Grèce pour les transférer dans d’autres pays. Ce que nous apprend ce graphique de Bloomberg c’est quel’Italie, l’Espagne, l’Irlande, le Portugal font face à des fuites de capitaux d’un montant croissant, en forte accélération depuis l’été 2011, qui a marqué un palier supplémentaire dans la crise de la zone euro. Et cet argent afflue vers les pays considérés comme sûrs : l’Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg. Ainsi que la Suisse bien sûr, mais qui ne figure pas dans ce graphique qui ne prend en compte que la zone euro.

Les politiciens peuvent dire ce qu’ils veulent, les épargnants commencent à fuir les pays à risque pour se mettre à l’abri.

Certaines banques s’adaptent à ce mouvement et l’accompagnent. Par exemple, la Deutsche Bank au Portugal a abandonné son statut de filiale à part entière pour devenir une simple représentation commerciale, sous-entendu : « mettez votre argent chez nous et il sera transféré en Allemagne, ainsi en cas d’éclatement de la zone euro vous vous retrouverez avec des Deutsche Marks plutôt qu’avec des escudos qui ne vaudront pas grand chose ! »

Et la France ? Pas de mouvement de fond pour l’instant, même si les banques privées suisses constatent de nombreuses arrivées. On ne note pas de défiance, mais il faut garder à l’esprit qu’un éclatement de la zone euro s’accompagnerait de faillites bancaires, ou au minimum de comptes épargnes bloqués le temps de « stabiliser la situation », comme on l’a vu lors de la crise argentine.

Ceci dit, ouvrir un compte à l’étranger ne concerne que les personnes disposant d’un capital déjà significatif. Que faire quand ce n’est pas le cas ? Investir dans des actifs réels (immobilier, or) qui garderont toujours une valeur intrinsèque. Pour le reste ? L’argent en banque serait automatiquement transformé dans la nouvelle monnaie (en « nouveau franc »…), mais pour les billets, il y a une chose à savoir. Prenez un billet : le numéro de série est précédé d’une lettre, il y a de forte chance que ce soit un U. Normal, c’est un billet géré par la Banque de France. Chaque banque centrale gère ses billets et une lettre permet d’en identifier la nationalité. En cas d’éclatement de la zone euro, ces billets seraient convertis dans les différentes monnaies nationales… Les « U » en nouveau franc donc. Si vous avez un billet « Y », refourguez-le, il est grec ! Par contre, collectionnez les « X », ce sont de futurs Deutsche Marks.

samedi 14 avril 2012

La crise de l’euro va empirer, selon le financier George Soros


Pour l'homme d'affaires, l’apparente accalmie n’est qu’une façade, et l'éclatement de la zone euro devient envisageable.

George Soros est inquiet pour la zone euro : "Loin de s'apaiser, la crise de l'euro a récemment pris une tournure pire." Selon lui, les opérations de refinancement à long terme n’ont fait que retarder le problème, et "cacher une détérioration sous-jacente"."Les problèmes fondamentaux n'ont pas été résolus, en effet, l'écart entre les pays créanciers et le débiteur continue de se creuser. La crise est entrée dans une phase peut-être moins volatile, mais plus mortelle", explique le milliardaire spécialiste de la spéculation.

Soros affirme qu’ "au début de la crise, la zone euro rupture était inconcevable" parce que toutes les finances des pays étaient profondément mêlées. Mais après les opérations de refinancement à long terme, et le dégoût des pays pour les emprunts internationaux, Soros pense que dans "quelques années, une rupture de la zone euro deviendrait possible sans un effondrement -, mais laisserait les banques centrales des pays créanciers détenteurs de nombreuses créances qui seront difficiles à faire valoir auprès des banques centrales des pays débiteurs. "

Inde, le plus grand importateur du pétrole iranien


L'Inde a été au premier trimestre de 2012, le plus grand importateur du brut iranien, selon les statistiques d'un institut de recherche, Petrologistics, à Genève.

L'Inde importe 433 mille de barils de brut iranien par jour. Les importations indiennes durant cette période ont enregistré une hausse de 23% par rapport à la même période de l'année précédente. Durant le premier trimestre 2011, l'Inde a importé 351 mille de barils de pétrole iranien par jour.

mercredi 11 avril 2012

78 % des Français ont une image négative de la mondialisation

Plus de quatre Français sur cinq (82 %) estiment que la mondialisation est négative pour l'emploi en France, selon un sondage Ifop pour l'association Manifeste pour un débat sur le libre-échange et sur l'euro, publié jeudi dans le quotidien La Croix.
Globalement, 75 % des Français considèrent que cette concurrence internationale avec des pays comme la Chine ou l'Inde aura durant les dix prochaines années des conséquences négatives sur l'emploi en France. Ils pensent également, à près de 70 %, que la mondialisation est négative pour les déficits publics du pays. Au total, seuls 22 % des Français considèrent que ce jeu mondial ouvert est une "bonne chose" pour la France.
Près de trois Français sur quatre prônent une augmentation du protectionnisme : pour 70 % des personnes interrogées, la solution aux dommages de la mondialisation passe par une augmentation des taxes sur les produits importés des pays émergents. Si les autres pays européens ne veulent pas dresser ces barrières douanières, 62 % des Français sont prêts à les bâtir seuls, au niveau national.
Cette enquête a été réalisée en ligne du 6 au 10 avril, par l'Ifop, sur un échantillon de 1 052 personnes, représentatif de la population française, âgées de 18 ans et plus (méthode des quotas).

Source: Le Monde